Nous avons tous cette horloge du temps qui vient frapper à notre porte à un moment donné dans la vie de notre chien, nous rappelant avec cruauté que notre compagnon n'est pas éternel et qu'un jour, il rejoindra les étoiles, laissant derrière lui un vide immense.
Alors, nous reprenons nos esprits et réalisons qu'il est encore là, à nos côtés, et qu'il est essentiel de savourer chaque instant passé en sa compagnie.
Cependant, lui aussi a des moments bien définis au cours de sa vie :
Le chiot, délicat, explorant avec curiosité le monde qui l'entoure,
L'adolescent, qui tire des leçons de ses interactions et de son milieu,
Le jeune adulte, incarnant la force de l’âge, la vigueur et le physique prêt à toutes les aventures,
L'adulte mature, ayant déjà un beau bagage d’expériences, qui sait désormais observer et prendre du recul avant toute décision,
Et le sénior, qui prend son temps, apprécie les choses simples et accessibles.
Dans cet article, nous allons nous concentrer sur cette tranche d'âge. Quelles activités pouvons-nous poursuivre avec notre chien sénior ? Quels sont les aspects importants à garder à l'esprit ? Et comment vous devez aborder les choses, physiquement et psychologiquement?
Tout d'abord, il est clair que, à mesure que le chien vieillit, il se fatigue plus rapidement lors des sorties. Il est donc essentiel d'observer attentivement votre animal et de noter le moment où il commence à réduire son rythme, à s'asseoir ou à se coucher plus fréquemment, ou à se coller à vos jambes. Ces signes doivent vous alerter : votre chien a atteint sa limite ! Du moins pour cette sortie. En effet, au lieu de faire une ou deux longues promenades par jour comme dans sa jeunesse, envisagez de les répartir en plusieurs courtes balades tout au long de la journée. L'objectif est de ne pas l'épuiser à chaque sortie, tout en veillant à ce que cela reste un moment agréable pour lui.
Pour les passionnés de sport, il est douloureux de réaliser qu'un jour, votre fidèle compagnon ne pourra plus vous suivre. Ce sera alors à vous d'apprendre à synchroniser vos pas avec son rythme, après tant d'années où il a joyeusement partagé vos courses et vos balades à vélo. J'en ai connu la tristesse… cette décision pèse sur le cœur, lorsqu'il faut partir seul… mais c'est crucial pour le bien-être de Papichien.
Que faire alors ? Redécouvrez l'art de prendre votre temps : asseyez-vous sur les bancs du parc, explorez votre quartier, détendez-vous à la plage ou profitez d'une séance de méditation en forêt. Vivez l'instant présent, au rythme de Papichien. Vous pouvez également partir à l'aventure à vélo avec Médor confortablement installé dans un panier ou une remorque. Des sacs à dos spécialement conçus pour les petits chiens existent également.
Pour ceux qui aiment, il est essentiel de toujours rencontrer d'autres congénères. Cependant, il est préférable de choisir ceux qui sont plutôt calmes et posés, bien que toutes les rencontres canines devraient idéalement se faire avec des chiens équilibrés, la réalité est souvent différente. Alors restez attentif à ces interactions.
De plus, il peut encore utiliser son intelligence et son odorat, alors laissez-le renifler ou proposez-lui des jeux de recherche et quelques tours simples adaptés à son âge. Gardez-le en mouvement en lui offrant une activité semblable à de la gymnastique douce, comme nous le faisons pour nos seniors.
N'oubliez pas que ses sens peuvent diminuer en efficacité, surtout la vue et l'ouïe. Si Papichien ne revient plus aussi bien au rappel, cela ne signifie pas nécessairement qu'il a perdu ses bases d'obéissance. Il se peut qu'il n'entende plus très bien à une certaine distance.
Si sa vue et son ouïe diminuent mais que vous continuez à faire des promenades en liberté, un GPS traqueur peut devenir un outil essentiel, tout comme une médaille avec un numéro de téléphone. Sinon, une longe reste également un moyen de sécurité très efficace.
D'autres problèmes peuvent survenir avec l'âge, notamment des comportements tels que des réactions agressives, d'abord au contact puis en anticipation de celui-ci. En effet, tout comme les humains, les chiens ressentent des douleurs en vieillissant, comme celles liées à l'arthrose. C'est pourquoi il devient essentiel de consulter un ostéopathe deux fois par an à partir d'un certain âge. D'autres troubles peuvent également se manifester, regroupés sous le terme de Dysfonctionnement Cognitif Canin (DCC). Un vétérinaire sera mieux à même de vous expliquer en détail ce que cela implique, car cela est davantage lié à des changements internes qu'à des apprentissages ou des réponses à des stimuli externes.
Surveiller son vieux chien implique également de prêter attention à ses selles et à ses urines : Boit-il beaucoup ? Ses urines ont-elles une couleur normale ? Parvient-il toujours à se retenir en notre absence ? Si l'un de ces éléments semble anormal, une consultation chez le vétérinaire sera probablement nécessaire.
Dans la catégorie des idées à éviter : adopter un chiot n'est pas toujours la meilleure option, malgré ce que l'on peut parfois entendre, notamment l'argument selon lequel le jeune animal apporterait une nouvelle vitalité à un compagnon plus âgé. Chaque situation est unique, mais en général, l'énergie débordante, les jeux tumultueux, et les nombreuses stimulations peuvent empêcher notre vieux compagnon de se reposer correctement. Cela pourrait au contraire l'épuiser, le contrarier et le rendre irritable.
OK… mais du coup. Est-ce qu’il y a des points positifs à avoir un vieux chien ???
Bien sûr que oui ! Plus serein et apaisé, il est certainement moins enclin à faire des bêtises. En général, il réfléchit davantage et ne se lance pas tête baissée dans toutes les nouveautés qu'il découvre. On peut facilement l'emmener partout : au restaurant, à l'hôtel, en famille... il sait rester tranquille.
À la maison, il se pose davantage, nous accordant plus de temps pour gérer nos petites affaires quotidiennes.
Il est essentiel de les observer attentivement et de les écouter avec soin. Ne les sous-estimez pas, car certains ont partagé leur vie avec vous, vous offrant des moments de joie et de soutien dans des situations difficiles. Ils ont été des compagnons de vie, de voyage, de sport, des alliés dans le deuil, des amis, des confidents, et des soutiens émotionnels. À ce stade de leur existence, il est de notre responsabilité de veiller sur eux, de leur simplifier la vie et de les aider à traverser cette dernière étape de la manière la plus douce possible. C'est une belle façon de les remercier pour le chemin parcouru ensemble et pour leur loyauté indéfectible.
« Le chien sénior, comment bien s’en occuper ? » , rédaction, Charlène Charbonnier, Canisocia éducation (tous droits réservés).
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